L'Américain Robert Cormier, auteur de livres pour la jeunesse, s'est éteint à Boston le 2 novembre, à l'âge de 75 ans. Son premier texte, la Guerre des chocolats, paru en 1974, avait été remarqué pour sa noirceur et sa violence. Robert Cormier voulait en effet, comme il le déclara en recevant le prix de l'American Library Association, «montrer que le happy end n'est pas un droit donné à la naissance et qu'il faut vouloir le provoquer». Car il ne s'adressait, disait-il, ni aux adultes ni aux enfants mais à l'intelligence du lecteur. Arthur Hubschmid, qui fut à partir de 1984 son éditeur à l'Ecole des Loisirs (où tous les titres de Cormier sont publiés en France) a bien voulu évoquer pour nous cet homme «très modeste, très simple» qui n'aimait pas parler de lui et qui prétendait être passé du journalisme sportif à l'écriture de fiction un peu par désoeuvrement. Si Cormier était déjà honni aux Etats-Unis, la publication de la Guerre des chocolats en France connut aussi quelques difficultés: «Le livre racontait l'histoire d'une école catholique de la Nouvelle-Angleterre, Trinity College, plutôt huppée, dévastée par le racket et les gangs. On ne parlait pas de ça en France à l'époque. Nous avons été accusés par la droite nationaliste de propager la violence. Cormier était incriminé, mais aussi Judy Blume avec Pour toujours, qui décrivait de façon assez crue la sexualité des ados. Il y a même eu un projet de "liste noire" des livres pour la jeunesse à ôter des bibliothèques. Mais
Au temps de «la Guerre des chocolats»
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publié le 30 novembre 2000 à 7h20
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