Vous qui connaissez bien les livres de Claude Ponti, ça vous aidera de savoir qu'Oups, le héros du Doudou méchant, est du genre Oum-Popotte, vous vous souvenez, celui du Chien invisible, mais si, celui qui a des parents en carton et un oreiller qui raconte des histoires, ou si vous préférez un peu comme Hipollène dans L'arbre sans fin (son père s'appelle Front-D'Eson-L'Ecarte-Pluie, il l'emmène à la chasse aux glousses), il ressemble à Mine, de L'écoute-aux-portes, celle dont la chemise se dérègle dans la forêt qui pousse à l'envers, une sorte de Touim's si vous aimez mieux, de ceux qui habitent la vallée des grandes pages. Oups est une sorte de petit garçon, juste entre la petite fille et l'écureuil, avec un nez épatant, épaté en petit groin rose, une salopette en fourrure poussée à même le corps, bien dégagée au col, même pas la peine de se raser, et une queue d'écureuil comme le chapeau de David Croquette. Rien à voir donc avec le Mange-Poussin, Okilélé, ni Tromboline et Foulbazar, ni Monsieur Monsieur et Mademoiselle Moiselle. Encore moins avec l'Hercule des Pieds bleus ou Victor dans Est-ce qu'hier n'est pas fini, les romans inquiétants et pour les grands de Claude Ponti (L'Olivier, 1995 et 1999). Non, Oups est juste un petit garçon comme on a dit, moitié petite fille, moitié écureuil, un peu comme vous et moi.
L'extraordinaire n'est pas là, non, l'extraordinaire, c'est que, quoi qu'il dise, Claude Ponti, on le croit: l'étrange, le merveilleux, l'inquiétude, la fantaisie