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Manne de secteur

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Le livre pour enfants affiche une belle santé grâce au roman. Merci Harry Potter et «Chair de poule»!
publié le 30 novembre 2000 à 7h20

La Coupe de feu s'est déversée mardi, à minuit, sur les librairies françaises: une langue de flamme de 450 000 exemplaires, auréolée d'un incandescent battage promotionnel, destiné à embraser les lectures enfantines de fin d'année... Mais, à la vérité, Harry Potter, le petit sorcier binoclard, n'a pas attendu ce quatrième tome pour faire éclater le thermomètre des ventes dans l'Hexagone. Débarqué le 1er octobre 1998 sans trop de tapage, le héros de Joanne K. Rowling a, en trois épisodes, renversé les préventions des gamins les plus rétifs aux sortilèges de l'écrit (lire Libération du 28 novembre et en pages Culture): 1 250 000 exemplaires vendus en trois ans, à un rythme soutenu, d'abord par le bouche à oreille mais qui a pris, au cours des douze derniers mois, «un tour véritablement exponentiel», dit-on chez Gallimard. Ce succès érige Harry Potter en «phénomène éditorial de la fin du siècle»... sans qu'on puisse encore être certain qu'il intègre, sur la durée, le Panthéon des frêles silhouettes imaginaires qui fixent le coeur de générations successives, quelque part entre le Petit Prince (9 millions d'exemplaires à l'heure du centenaire de Saint-Exupéry) et le Petit Nicolas de Sempé (7 millions). Ou au-dessus...

Qui rapportera le plus, de Harry Potter ou d'Ingrid Caven? Pas de commentaires prévisionnels sur le sujet, rue Sébastien-Bottin, mais il est plus que probable que la Coupe d'or ne déparera pas les effets du Goncourt de Jean-Jacques Schuhl dans les comptes de l'année.