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Libération
Interview

Style fin de siècle.

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Avec «les Années 90»s'achève l'imagier du millénaire. Entretien avec Anne Bony.
publié le 14 décembre 2000 à 8h01

Anne Bony jongle avec les décennies du XXe siècle. Née en 1958, formée aux arts plastiques et au cinéma expérimental, elle est devenue un «nom-titre» de huit volumes que l'on retrouve dans les bibliothèques de Paris, New York, Tokyo. Elle confronte et juxtapose toutes les formes d'art. Elle vient d'achever le siècle avec les Années 90.

Comment a commencé cette aventure?

En 1982, avec les années 50. José Alvarez, des Editions du Regard, m'avait proposé de faire un livre d'humeur sur cette période d'après-guerre, qui refrémissait en 80, des Puces à Actuel. Et comme j'ai voulu confronter tous les domaines, les arts déco et le cinéma, la littérature et la mode, le tout richement illustré, je suis arrivée à cette première énorme somme. C'est ma préférée.

Qu'est-ce qu'une décennie?

C'est un peu aléatoire, cela ne cadre pas forcément avec les dates butoirs. Les années 70 démarrent en Mai 68, les 80 en 79 entre les conséquences de la crise du pétrole et le mouvement punk, les 90 en 89 avec la chute du Mur. J'ai jalonné le siècle du point de vue artistique, mais avec des repères historiques ou économiques. La guerre de 14 tombe très mal.

Un tel livre se fabrique comment?

Il me faut deux ans pour coordonner l'ensemble, les textes proposés à des spécialistes. Les collaborateurs ont été nombreux, de Nicolas Bourriaud à Serge Daney, de Christian Caujolle à Thierry de Baumont. Moi, je me charge de toute la recherche iconographique. J'ai trouvé de vrais trésors. Un jour, j'ai découvert un vieux