La petite phrase de Marc-Aurèle placée en exergue, comme le prologue de ce roman de facture apparemment très classique pourraient laisser croire au lecteur qu'il vient d'ouvrir l'un de ces detective novel au cynisme de bon aloi dont les Anglais furent naguère très friands. Les bâtiments néo-gothiques d'un collège aux moeurs aussi rigoureuses que l'hiver du New Hampshire servent de décor au drame évoqué dès les premières lignes: le corps d'un adolescent flotte à la surface de la piscine déserte, tandis que dans une autre partie de ce collège sépulcral, un professeur est plongé dans la lecture d'un vieux roman d'Ellery Queen. (Précisons pour les curieux que sous ce pseudonyme très yankee, deux New-Yorkais publièrent entre 1930 et 1970 une ribambelle de romans policiers qui firent d'eux les concurrents directs d'Agatha Christie). Mais bientôt, l'on découvre que le classicisme du ton n'était sans doute qu'un leurre et que l'intrigue qui se dévoile peu à peu, de manière presque récalcitrante, pourrait bien être celle d'un thriller «à la Stephen King», ce que la quatrième de couverture a d'ailleurs cru bon d'insinuer. Le héros de l'histoire apparaît alors dans sa complexité psychologique: ce Jim Hawthorne, proviseur du collège, est lui-même le rescapé d'une tragédie la mort de sa femme et de leur petite fille, dans un autre établissement scolaire de Californie dont il conserve les stigmates. Au point que Hawthorne doit subir le contrôle permanent de son collège de Bishop's Hil
Critique
Au bon leurre.
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par François RIVIERE
publié le 28 décembre 2000 à 8h36
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