Editeur et critique d'Apollinaire, Baudelaire, Rimbaud, Cros, Allais, Maupassant, Laforgue..., le nom de Pascal Pia est depuis longtemps une référence dans les études littéraires. Il reste le découvreur de nombreux textes dont l'Album zutique que tenaient Rimbaud, Verlaine et quelques autres à l'hôtel des Etrangers, au Quartier latin. En 1981, deux ans après sa mort, Maurice Nadeau lui consacra un volume aux Lettres Nouvelles. Claude Pichois, Louis Forestier, François Caradec, Noël Arnaud..., y retraçaient l'histoire d'un homme secret. Celle d'un érudit mais aussi d'un éditeur et d'un patron de presse qui avait paradoxalement réclamé un «droit absolu au néant». L'édition est heureusement passée outre. Après la réédition des Livres de l'Enfer (1998), grand oeuvre que Pia acheva à la veille de sa mort, Fayard publie aujourd'hui le second volume de ses Feuilletons littéraires.
Né en 1903, fils d'une famille d'employés parisiens, Pia a grandi dans les milieux anarchistes et a toujours gardé une prévention certaine contre les gesticulations et les gens de lettres. A 17 ans, il collabore avec l'érudit Frédéric Lachèvre et, devenu un familier de la Bibliothèque nationale, va alors accumuler des éditions savantes non sans écrire aussi, pour survivre, quelques thèses pour des étudiants fortunés. Dès cette époque, il se lie aux milieux d'avant-garde (Toulet, Apollinaire), et passera par la librairie d'Adrienne Monnier. Ami de Malraux avec lequel, raconte-t-on, il a chanté dans les cour