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Libération

Burroughs, cut final.

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publié le 18 janvier 2001 à 21h58

Les «ultimes paroles» furent toujours une manière de s'exprimer propre à William Burroughs, mort à 83 ans le 1er août 1997. Un de ses textes s'appelle les Derniers Mots de Dutch Schultz et Nova express commence ainsi: «Ecoutez mes derniers mots, n'importe où. Ecoutez mes derniers mots n'importe quel monde.» Ecoutons donc les Ultimes paroles (le titre original est Last Words) de l'auteur du Festin nu, ce volume sous-titré les Derniers Journaux de William S. Burroughs, ceux-ci ayant été rassemblés et présentés par James Grauerholz, le dernier secrétaire de l'écrivain. Les notations commencent le 14 novembre 1996, quand meurt Calico, une des chattes adorées de Burroughs, et la dernière date du 30 juillet 1997, alors que l'ancien drogué, évoquant encore ses chats, en appelle à «l'analgésique le plus puissant qui soit», terminant sa vie d'écrivain sur ces mots: «L'AMOUR.»

Mais un auteur n'a jamais le dernier mot sur son oeuvre. Dans sa présentation, James Grauerholz révèle que l'ancien héroïnomane était retombé dedans quand il était grand et devait prendre sa méthadone chaque matin. «Il avait recontacté une dépendance aux stupéfiants à New York en 1980, et fut sur un programme de maintenance le restant de sa vie.» «Jusqu'aux neuf derniers mois de sa vie, Burroughs se sentait encore contraint de mener un combat imaginaire contre ses ennemis de toujours», commente aussi James Grauerholz. Décréter cette guerre (contre les agents du FBI, les antidrogues, les antipédophiles) «imaginair