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Libération
Critique

Sélection européenne.

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Achèvement d¹un monument sur le patrimoine littéraire du vieux continent.
publié le 18 janvier 2001 à 21h58

Avec ce tome qui porte le chiffre 12 se termine une entreprise dont la publication a commencé en 1992. Si l'«Anthologie de langue française» conçue et dirigée par Jean-Claude Polet, universitaire belge, comprend en réalité quinze volumes, c'est que l'Europe littéraire médiévale n'a pas été épuisée en une seule livraison (ce sont les volumes 4a et 4b), pas plus que les «Romantismes» (Renaissances nationales et conscience universelle, volumes 11a et 11b) qui nous mènent pour finir à l'actuel panorama, Mondialisation de l'Europe 1885-1922, 1885 étant l'année de la mort de Victor Hugo. Rien que l'Index général (le quinzième volume, à peine moins épais que les précédents) est en soi un dictionnaire de littérature, avec sa table des genres et des sujets, son répertoire commenté des traducteurs.

Le principe de l'anthologie rappelle les meilleurs souvenirs des «morceaux choisis» d'autrefois. Chaque texte est précédé d'une longue notice sur l'auteur. De Garchine, qui ouvre le ban, à Marcel Proust, qui le ferme, on fréquente ici assez longuement le Hongrois Endre Ady («Je fais halte, haletant: ô Paris, Paris,/ Broussailles humaines, fourré géant.»), ou l'Al- lemand Christian Morgenstern («Deux entonnoirs nuitamment déambulent», poème en forme d'entonnoir justement). On croise le Danois Herman Bang aussi bien que le Géorgien Ilia Tchavtchavadzé et l'Islandais Matthias Jochumsson. Maupassant, Zola, Clarín, Tchékhov, Meredith, etc. sont bien sûr là. Il y a des poètes et des prosateurs, de