On se demande souvent si l'on peut rire de tout et l'on répond parfois que oui. Mais pas avec n'importe qui. Non, on ne peut pas rire de tout: pour rire de quelque chose, il faut tout de même que ce soit un petit peu rigolo, non? Peut-on rire lorsque le camion d'Al le boucher pète les freins et va pour s'encastrer dans la vitrine du Noreen's, restaurant végétarien? A la tête des clients qui voient arriver le bolide, on sent bien que ces gens là n'aiment pas la viande. Peut-on rire du malheur d'un anadidéphobe moyen, assis à son bureau, en chemise et moustache, le dos à sa baie vitrée, et qu'aux fenêtres d'en face on distingue la silhouette d'un palmipède? Peut-on en rire lorsque l'on sait (ou que l'on vient d'apprendre) que l'anatidéphobie est «la peur que quelque part, d'une façon ou d'une autre, un canard vous observe»? Peut-on rire lorsqu'un élève copie à l'épreuve pratique de l'examen final de l'Ecole de creuseurs de tranchées à la pelle à bras? Peut-on rire d'Ernie Wagner, lorsqu'un ami lui dit (et que l'image le prouve): «Eh! Ernie Wagner! Je ne t'ai pas vu depuis combien de temps? 20 ans? Tiens, tu as toujours ce truc qui pousse sur ta tête qui ressemble à une Buick!», un ancien modèle? (Ernie évoque ce personnage de Gébé qui avait «attrapé une bonne cuisinière» et dont on n'a plus de nouvelles). Peut-on rire de cette femme au volant qui se dit: «Je ne vais pas paniquer... Il y a une guêpe dans la voiture, mais je n'ai pas peur... Je vais m'arrêter et la faire sortir.
Critique
L'effet Larson.
Article réservé aux abonnés
publié le 25 janvier 2001 à 22h10
Dans la même rubrique