Le 10 janvier dernier, l'Ifop publiait un sondage commandé par la Caisse d'épargne sur la consommation et la réception de la BD par les Français. On y apprend que la BD pète la santé et possède «une image de loisir intelligent», même si les goûts du public se limitent souvent aux grands classiques (Astérix, Tintin) qu'ils achètent en grandes surfaces, généralistes ou spécialisées (type Fnac). Nous avons demandé à Annie Baron-Carvais, maître de conférences en droit à Lille-II et spécialiste de bande dessinée (elle est, entre autres, l'auteur d'une thèse sur l'Evolution des super-héros dans la bande dessinée aux Etats-Unis et du «Que sais-je?» sur la BD), de commenter pour nous ces résultats.
Comment trouvez-vous cette cuvée 2001 des sondages sur la BD?
J'ai un peu ri à la question sur le niveau d'éducation des lecteurs de BD adulte, parce qu'on interroge les 15-64 ans. Or, les 15-21 ans ne peuvent pas, sauf exception, être diplômés de l'enseignement supérieur! Même si l'on entend par «enseignement supérieur» le fait d'être à la fac, ça élimine quand même les 15-18 ans. Les résultats, dans l'ensemble, sont vrais, les lecteurs sont plus «éduqués» qu'avant, mais, comme la tranche des 15-21 représente une forte part des lecteurs de BD adultes, la segmentation est absurde pour cette question. Même reproche sur les mangas: mettre dans le même sac les 8-15 ans quand on sait que beaucoup arrêtent les mangas après 12 ans me semble impertinent. Par ailleurs, pourquoi l'échantillon global