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Libération
Critique

Walberg entre parentèles.

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Elevé au lait de Breton dans le parc à jeux de Marcel Duchamp, Michel, fils de Patrick et Isabelle Walberg, publie un roman réussi sur un écrivain raté.
publié le 8 février 2001 à 22h43

Michel Walberg a été, au vrai sens du mot, à l'école du surréalisme. A l'âge où on lit Babar, il vivait à New York au sein du groupe rassemblé autour de Breton. Il a eu comme terrain de jeu l'atelier de Marcel Duchamp et ses premiers souvenirs relèvent presque de l'histoire littéraire. Pourtant cette enfance de légende n'est pas facile à assumer quand vient le temps de créer soi-même. Michel Walberg a eu à régler ses comptes avec sa parentèle. Comme bien d'autres, il a été confronté à la question: comment écrire après tout ça, comment dire «je».

«Ma vie a été faite de ruptures avec le milieu dont je suis issu. Je n'ai pas fréquenté la fin du surréaliste. J'ai commencé à écrire relativement tard. Il m'a fallu faire à l'envers de beaucoup l'apprentissage de la liberté.» Patrick Walberg, son père, et sa mère, le sculpteur Isabelle Walberg, ont été, avec Ambrosino, les «piliers» de l'aventure d'Acéphale autour de Georges Bataille. Son père a été un important critique d'art, auteur d'un roman énigmatique enveloppant ses années surréalistes: la Clé de cendres (La Différence). Sa mère l'initia aux arts plastiques, à la beauté des masques esquimaux et africains, à la sculpture et à l'architecture.

Toutes ces épreuves ont façonné un écrivain qui, à l'inverse de Rimbaud, a débuté par son Harrar et ne publiera que bien des années plus tard. Risquant généalogiquement de devenir un caudataire ou un desservant du surréalisme, il se détache de toutes déterminations et fait l'expérience du dé