Menu
Libération
Critique

Chevillard, son Cook fait rire.

Article réservé aux abonnés
publié le 15 février 2001 à 22h27

Dijon, envoyé spécial

Nous sommes tous des autodidactes, tout ce que nous savons, nous l'avons appris nous-mêmes. Nous avons été plus ou moins aidés, forcés, c'est tout. Sans compter ce que nous n'avons étudié que d'un oeil pour détourner l'attention des éducateurs de ce qui nous intéresse vraiment et que le moindre apprentissage aurait dévoyé de sa pureté. Ni ces diplômes accumulés sur une étagère et qui ne laisseront pas d'autre trace qu'une rectangulaire absence de poussière le jour du déménagement dernier. Ce ne sont pas les études qui manquent dans la vie d'Eric Chevillard, l'étude de son père de notaire où il passa une enfance aimée, les études pour devenir professeur, abandonnées d'un coup la veille du concours du certificat d'aptitude, les études de journalisme, sanctionnées par un beau brevet de l'Ecole supérieure de Lille pour une profession à éviter de toute urgence en publiant son premier roman à 23 ans aux fidèles Editions de Minuit, Mourir m'enrhume (1987).

Parce que notre homme (vous verrez..) est né en 1964, il a donc déjà derrière lui une carrière complète de jeune écrivain, saluée par tous et enviée par certains, carrière fulgurante qui amorça pourtant dès son premier livre une imperceptible inflexion vers celle d'un auteur qui a bien d'autres talents pour nous épater que celui de l'âge. Né en 1964, donc, à La Roche-sur-Yon, l'année même où Gaston Chaissac y mourut, dans le même hôpital, rendez-vous manqué probablement puisque l'un naît en juin en attendant q