Sarcasmes et lazzis n'ont pas manqué d'accueillir, au début, l'idée de Jean-Jacques Aillagon, président de la Mission 2000 en France, qui voulait qu'en guise de feu d'artifice on saluât le nouveau millénaire par un «tour d'horizon du savoir humain». Et le philosophe Yves Michaud a dû être saisi de vertige lorsqu'il s'est vu confier la direction de ce projet un peu fou: organiser au Conservatoire des arts et métiers un cycle de... 366 conférences, une par jour, 15 août, Pâques et Noël compris, au cours desquelles des chercheurs de toutes disciplines, français et étrangers, afin de façonner la mappemonde de nos connaissances, auraient «fait le point» sur les sujets les plus divers, les marchés financiers, les mythologies du rock'n'roll, le chaos solaire, l'insécurité urbaine, la «mutagenèse somatique conditionnelle chez la souris», les enjeux éthiques de la génétique, l'histoire et la subjectivité, le cinéma, les encéphalopathies spongiformes, le tourisme, les psychothérapies, les sciences cognitives, l'art, l'intelligence animale, le langage des pictogrammes, ou la «cartographie cérébrale du désir sexuel masculin»! Devenu réalité, le projet (l'Université de tous les savoirs) a connu, on le sait, un succès extraordinaire, jusqu'à constituer un fait social: les conférences ont attiré une moyenne de 600 personnes par jour, représentatives, dans leur diversité, de la population française. D'une telle «soif de connaissance», des sociologues, sans doute, rendront raison. Aujourd'hu
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par Robert Maggiori
publié le 1er mars 2001 à 23h49
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