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Libération
Critique

Quand passent les gigognes.

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Sur fond de sexe et de sectes, des emboîtements et des croisements de destins qui basculent et rebondissent.
publié le 1er mars 2001 à 23h49

Kristin, américaine, 17 ans, travaille dans un memory hotel à Tokyo. Là où l'on confie ses souvenirs à des hôtesses. Un client meurt pendant la séance. Comme si de rien n'était, Kristin livre à son tour son passé à l'«auditeur attentif». Ainsi commence l'histoire, croit-on. Avec, d'abord, cette extraordinaire fugue de Davenhall, en Californie, la veille de l'an 2000: deux millième victime sacrificielle, Kristin échappe aux prêtres millénaristes qui vont pousser à minuit 1999 femmes et enfants du haut de la falaise. Réfugiée à Hollywood, elle devient le jouet sexuel d'un «apocalyptologiste», «l'Occupant», un allumé dont le métier est de chercher un sens à tout ce chaos, selon la logique aléatoire d'un calendrier eschatologique. L'aube des temps étant fixée le 7 mai 1968, jour où, surpris par un coup de revolver, l'enfant qu'il était découvre que la maîtresse de son père a été tuée par sa mère. «Les principaux points de référence du Calendrier Apocalyptique étaient des moments d'aliénation nihiliste qu'aucun système ne saurait intégrer»: «La découverte et l'annonce faite que les jeux vidéo déclenchent l'épilepsie (An Vingt-Cinq, 14 janvier 1993), une princesse anglaise, traquée par les photographes de presse, trouvant la mort dans un accident de voiture à Paris (An Trente, 31 août 1997), et le mariage en masse de quatre mille personnes, célébré par un Coréen fêlé, ministre du culte, qui avait choisi lui-même les épouses, le 16 juillet 1982 (An Quinze), lequel 16 juillet, par p