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Libération
Interview

Tentre-trois cahiers d'écolier.

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Entretetien avec Laurent Boyer qui, avec la complicité de sa soeur Véronique, a édité le «Journal inutile».
publié le 1er mars 2001 à 23h49

Laurent Boyer a établi, avec sa soeur Véronique, l'édition du Journal inutile. De 1958 à 1996, il s'est occupé chez Gallimard des droits d'auteur. A ce titre, il a eu l'occasion de traiter avec Paul Morand, dont plusieurs livres furent édités par cette maison: entre autres, le Journal d'un attaché d'ambassade (1916-1917). Cet écrit de jeunesse fut d'abord édité en 1948 par La Table Ronde, puis à deux reprises par Gallimard, en 1963, et en 1996 avec des ajouts. Paul Morand referme sa vie d'écrivain comme il l'a commencée: sur un journal.

Pourquoi ne publier ce journal qu'aujourd'hui?

Paul Morand a voulu qu'il ne puisse être publié qu'après l'an 2000. Il avait désigné comme exécuteur testamentaire Gallimard, et une proche qui préfère rester anonyme. Morand leur laissait le soin de décider si ce journal devait être publié, et si oui, comment: coupé ou non. J'avais été chargé d'organiser les accords à l'avance en vue de la publication. Morand avait pour moi un certain prestige. On m'a donc demandé de m'occuper de cette édition. Il écrit ce journal pour ceux qui ne l'ont pas connu. Morand a toujours aimé lire les mémorialistes. Il venait conseiller Simone Gallimard, au Mercure de France, pour la collection du «Temps retrouvé». Il avait une culture prodigieuse et il était intéressé par ce décalage entre celui qui écrit la vie et celui qui, plusieurs siècles après, la lit. Il écrit ce journal comme on lance une bouteille à la mer.

Avez-vous fait des coupes?

Nous n'avons coupé que lorsq