Pour qui s'intéresse aux avatars du lacanisme, le personnage et les oeuvres de Moustapha Safouan ne peuvent laisser indifférent. Ce psychanalyste de grande renommée, célèbre pour de nombreux livres publiés au Seuil de 1968 à 1993 on verra que les dates et l'éditeur ne sont pas neutres , fut un proche de Lacan. Il appartient à ce qu'Elisabeth Roudinesco nomme dans Jacques Lacan (Fayard, 1993) «les représentants de la troisième génération», qui, à l'instar de Serge Leclaire, François Perrier, Maud et Octave Mannoni, de Piera Aulagnier, Jean Clavreul, Solange Faladé ou Jenny Aubry, suivirent Lacan après la scission de 1963. Les fidèles, bref l'élite... Après, et jusqu'en 1978, moment où Lacan tomba malade (il est mort en 1981), la troisième génération dut faire place et cohabiter dans le coeur du maître avec les générations suivantes de psychanalystes lacaniens et en particulier avec «le gendre»: Jacques-Alain Miller. Ces lignes sont nécessaires pour comprendre l'existence de Lacaniana (titre parodique à la manière de Swift), relecture assortie d'une nouvelle présentation par Safouan des séminaires que Lacan avait donnés à l'hôpital Sainte-Anne de 1953 à 1963 et qui ont été publiés au Seuil par Jacques-Alain Miller. Mais certaines des transcriptions de Miller dont celle du livres III (les Psychoses, 1955-56) et du livre IV (la Relation d'objet, 1956-1957), ont le don d'irriter particulièrement Safouan qui profite de ces deux livres pour régler quelques comptes avec le gend
Critique
Lacan retranché.
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publié le 8 mars 2001 à 23h56
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