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Libération

Les emprunts russes d'Akounine.

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Les aventures extraordinaires d'Eraste Fandorine, policier du Tsar, passionnent tous ses compatriotes, qu'ils saisissent ou non les allusions littéraires et les références à l'actualité.Rencontre à Moscou avec Boris Akounine, un intellectuel russe comme on en fait encore.
publié le 8 mars 2001 à 23h56

Le premier épisode passa presque inaperçu en 1998, les suivants firent les délices de la critique, au cinquième le public suivit, depuis c’est la ruée. Des centaines de milliers de lecteurs russes attendent avec impatience la sortie (sous peu) du huitième volume des aventures d’Eraste Petrovitch Fandorine, quand ils ne relisent pas un des épisodes précédents, au total déjà 1,5 million d’exemplaires et ce n’est pas fini. Qui est Fandorine? On a fait sa connaissance dans le premier épisode, Azazel (qui paraît en traduction française avec le second, le Gambit turc). Né en 1856, orphelin à 19 ans, c’est un fonctionnaire de l’administration du Tsar que le hasard pousse dans les bras des services de police où sa curiosité va faire de lui un fin limier à une époque (la fin du XIXe, le début du XXe siècle) où la littérature russe est particulièrement florissante.

Fandorine n'est pas un James Bond russe du temps jadis. D'abord, explique son auteur, «il ne gagne pas à tous les coups le coeur des femmes, c'est un Russe pas un superman, il n'est pas très sûr de lui, il a ses faiblesse, peut être méchant. Dans Azazel, c'est simplement un garçon qui a de la chance». La vue d'une femme à la gorge tranchée le rend «tout vert», ce qui ne l'empêche pas de parler l'anglais couramment, chose rare dans la police russe, hier comme aujourd'hui. Et puis, contrairement à Bond et d'autres, Fandorine vieillit au fil de ses histoires. La douzième et dernière devrait se dérouler en 1919, Fandorine aura a