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Libération
Éditorial

Salon du livre

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publié le 15 mars 2001 à 0h03

Le salon du Livre est co-organisé par la France et par l¹Allemagne. Côté français, l¹affaire relève du Centre national du livre et du ministère de la Culture; côté allemand, de la foire de Francfort. Le choix des 56 écrivains est le produit d¹un consensus entre volonté des organisateurs allemands et pression des éditeurs français soucieux d¹être dans le train. Le message général manque un peu de finesse: la littérature allemande n¹est pas aussi ennuyeuse que vous le pensez! On met l¹accent sur les «jeunes auteurs» et sur Berlin, symbole fascinant et fantôme d¹une nouvelle Allemagne qui n¹en finit pas d¹évacuer ses complexes. «Il y a une image cérébrale, lourde, ancrée dans l¹histoire de notre littérature, explique l¹un des organisateurs allemands, Franck Heibert. Depuis quelques années, on disait ici aux auteurs: pourquoi n¹écrivez-vous pas comme les Américains? Les jeunes auteurs ont commencé à le faire». Cela, c¹est la promotion à contre-cliché; les auteurs allemands seraient enfin «light» (leurs aînés étant supposés lourds), efficaces et internationaux comme des aéroportsŠ ou des manifestations de mode: la lecture-défilé de mode, le 20 mars, révèle jusqu¹à la caricature ce désir de paraître «in» et festif. La réalité est plus simplement commerciale: quelques premiers romans intimistes se sont bien vendus ces dernières années en Allemagne et ils ont souvent été écrits à Berlin. Deux agents berlinois ont joué un rôle dans ce phénomène: Karin Graf et Eggers et Landwher. Ils