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Libération
Critique

L’habit Verheggen.

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Deux recueils du poète belge non académique, capable de faire rire aux larmes ses lecteurs par le truchement des pires jeux de mots.
publié le 29 mars 2001 à 0h15

Jean-Pierre Verheggen, l’auteur du Degré Zorro de l’écriture, de Divan le terrible sans oublier Les Folies-Belgères et autres Ni Nietzsche, Peau d’Chien entre aujourd’hui dans la collection «Poésie/Gallimard» avec Ridiculum vitae (grand prix de l’Humour noir 1995) et son célèbre Artaud Rimbur, tandis que la collection «L’Arbalète» publie son dernier recueil On n’est pas sérieux quand on a 117 ans. N’interprétons pas cette consécration comme une préparation à ce que le poète nous apparaisse un de ces jours en habit verheggen , mais comme l’entrée d’un mauvais élève de plus dans un catalogue qui compte quelques vivants d’importance. Depuis ses débuts, ce Belge (tendance Belgique sauvage), cet irrégulier des lettres a fait son chemin. «Trieur sur le volet, tenancier à carreaux, piqueur de colère, fabricant d’alibis, livreur de bataille», Verheggen a été aussi professeur de lettres, conseiller auprès du ministre de la Culture, homme de radio, voire critique au premier Libé dont il a titré quelques-unes mémorables. Mais il reste surtout l’auteur d’une poésie du gai savoir dont il est le capitaine ad hoc. Aussi tous ceux qui pensent que la poésie est austérité peuvent-ils à présent reposer cet article de presse pour en essayer un autre. Car il y a de la jubilation, chez Verheggen et il est peut-être le seul à faire rire aux larmes ses lecteurs. «Je suis venu à la poésie grâce à Raoul Vaneigem que j’ai eu comme professeur de lettres à l’...cole normale de Nivelles et qui nous a rév