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Libération
Critique

La belle et les belles

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Un roman vrai d'évasion par un vrai as de l'évasion, braqueur à ses heures et amoureux à plein temps.
publié le 29 mars 2001 à 0h14

Etre libre, chez lui, est une obsession. Ce qui, lorsqu'on est détenu, signifie s'évader. A 20 ans, Patrick Brice, OS chez Alsthom à Belfort, criblé de dettes, commet son premier délit. Tout petit. Filouterie dans un bon hôtel, achats d'une belle voiture et de beaux vêtements avec des chèques sans provision.

Et premier jour de détention provisoire: «Tel un ours dans la fosse d'un zoo, j'ai passé la journée à marcher d'un mur à l'autre de la cellule. L'air me manquait, partir était ma seule pensée, mon seul but.» Une semaine plus tard, il a confectionné un pistolet factice. Evasion ratée et mitard. Qu'importe: «J'avais l'esprit tout à mon nouveau projet d'évasion.» Huit mois plus tard, à l'aide d'un grappin fabriqué avec des pieds de tabouret et une corde en draps tressés, Brice bondit dans le jardin du directeur de la prison de Chambéry et atterrit aux pieds des surveillants. Encore raté. Quatre ans plus tard, quand il sort de prison, un braqueur, doublé d'un roi de l'évasion est né. Et aussi, mais beaucoup plus tard, un homme fou amoureux et un écrivain. L'amour à main armée retrace son histoire et celle de son amour pour Laurence, sa femme rencontrée lors d'une cavale, alors qu'elle n'a que 17 ans.

Comment et où a-t-il appris à écrire? En lisant des polars, répond-il, dans les bibliothèques des établissements pénitentiaires qu'il a fréquentés durant ses quatorze années de détention. Ce n'est pas une oeuvre de réflexion sur la prison, ni une ode au braquage, ni un poème d'amo