Washington de notre correspondant
Le professeur James LeSueur, de l'université californienne La Verne, n'est pas un spécialiste des romans policiers des années 1960. Son domaine est plutôt l'histoire des intellectuels (1). Un jour pourtant, à Paris, Pierre Vidal-Naquet lui a parlé d'un vieux souvenir, d'une affaire oubliée: la mise au pilon, en 1963, à la suite d'une plainte en justice de Jacques Soustelle, d'un roman policier anglais. Soustelle se plaignait d'y tenir le rôle du méchant, un comploteur fasciste. LeSueur a fait des recherches, retrouvé les auteurs, lu leurs archives. Et il vient de republier aux Etats-Unis ce petit roman, Assassination! July 14. Dans une longue et passionnante postface, LeSueur raconte le procès qui a suivi. Et cette seconde partie du livre est un thriller plus solide et captivant que le faible roman qui précède. Non seulement elle jette un éclairage nouveau sur Jacques Soustelle, l'un des personnages les plus énigmatiques de l'après-guerre, mais elle illustre aussi de façon formidable les débats politiques de l'époque, leur pure violence.
Ben Abro, l'auteur d'Assassination July 14 est le pseudonyme de Robert Silman et Ian Young, deux étudiants anglais qui suivaient des cours à la Sorbonne sous la direction de Jean-François Lyotard. Leur roman raconte l'histoire de Max Palk, super-espion dont la couverture est celle d'un modeste employé asthmatique, aux prises avec l'Organisation de l'armée secrète (OAS). Max Palk part pour la France et déjoue u