Tiens, Jean d'Ormesson nous fait une repentance! Petite, hein, discrète et qui ne cassera pas trois pattes à un canard, fût-il le Figaro, dans une page surtitrée «Idées» de son édition de samedi. En matière d'idée, Jean d'O., notre oncle à tous en matière d'essorage de la vie qui va, n'eut pas à chercher très loin: vingt ans après l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République, la commémoration obligée a fourni à notre petit grand homme un objet taillé à la mesure de son académique rhétorique. Le pensum est long autant que la thèse est brève: cet anniversaire, est-il énoncé, «ne peut prendre la forme que d'un hommage ambigu à un personnage ambigu». Mitterrand, alias «le Florentin», ambigu? Allons bon! Encore un truc qui nous aura totalement échappé... Pour donner du poids à son propos pardon! A son «idée» Jeannot Lapin, vert encore et vibrionnant toujours, l'adorne de cet aveu suffisamment poignant pour être monté en titre: «Je me suis trompé sur cet ambigu Mitterrand.» Bigre de bougre, bougre de bigre, d'Ormesson, se tromper ? Décidément, tout fout le camp... Détaillons. Comme il le narre avec cette modestie légendaire et coquette qui n'appartient qu'à lui, Jean se serait trompé en trois temps. Le 10 mai 81 d'abord, en entonnant avec son employeur de papier la complainte des Cosaques sur les Champs-Elysées exercice «tonitruant et un peu ridicule» dont il se repent aujourd'hui; en se laissant séduire ensuite par le «charme immense» et l'«intelligenc
Le François à son Jean d'O.
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par Pierre Marcelle
publié le 8 mai 2001 à 0h48
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