La success story éditoriale d'Harry Potter a fait des envieux et de nouveaux héros en puissance déboulent dans les rayonnages jeunesse. En tête de gondole, Peggy Sue, 14 ans, un alter ego féminin au petit sorcier britannique. Son truc à elle, c'est d'être la seule à voir les Invisibles, des créatures laiteuses et malfaisantes qui jouent avec le monde comme avec de la vulgaire pâte à modeler. Ces lutins de cauchemar en font voir de toutes les couleurs à la timide Peggy Sue. Ils lui font écrire n'importe quoi au tableau, organisent des accidents de voiture ou s'amusent à provoquer des crises cardiaques. Une plus grosse vacherie se prépare. Encore virée de son lycée, Peggy Sue arrive avec sa mère et sa soeur dans une bourgade tranquille appelée Point Bluff. Le piège se referme, machiavélique. Un soleil bleu clandestin s'incruste dans le ciel. L'exposition solaire des humains développe momentanément l'intelligence. «Cette intelligence artificielle qui nous tombe du ciel, c'est une sorte de trésor, il faut s'en emparer», se réjouit Sonia Lewine, la décervelée de la bande qui bat en cinq-sept, après deux heures de rayonnement, un maître d'échecs. Grillages de neurones en chaîne, épidermes bleuis, animaux télépathes, canapés de cuir en goguette... mais aussi infanticide et cannibalisme. Brussolo sort la grosse artillerie imaginaire. Dans son univers délirant, tout se succède avec la régularité d'un métronome. Les Invisibles jouent avec dix coups d'avance. Brussolo aussi. Enchaîneme
Critique
Petits à Potter .
Article réservé aux abonnés
publié le 17 mai 2001 à 0h54
Dans la même rubrique