Et maintenant que j'ai pu acquérir parmi cette racaille la plus révoltante célébrité, je vais devenir encore plus accessible, encore plus extatique. Plus se rejouera la scène dont j'aurais seulement décrit le dispositif, plus je serai moi-même aux aguets.» Ainsi se conclut Society. On voit donc qu'il est de plus en plus délicat de parler de Mehdi Belhaj Kacem, puisque cette phrase, «j'ai pu acquérir parmi cette racaille la plus révoltante célébrité», semble indiquer que la considération dans laquelle on tient son oeuvre («célébrité») est usurpée («révoltante») et que ses lecteurs ne sont que de la «racaille».
Ceci n'a d'ailleurs rien de tellement étonnant, puisque le propos d'Esthétique du chaos, l'an passé, était déjà la contamination, l'entubage profond, sur une «scène» et dans un «dispositif» eux-mêmes inspirés des pièges érotiques de Klossowski. On sait le projet de MBK nietzschéen. Dans un entretien accordé à la revue Ligne de risque (1) au mois de janvier, il reformule «spectaculairement» le «monde de l'immanence», le monde sans arrière-mondes, pour conclure contre le situationnisme que «le but ne serait pas de détruire le spectacle pour atteindre sur ses ruines une terre promise révolutionnaire; pour moi, le plus beau concept de Heidegger, c'est le "délaissement", au sens de "laisser être ce qui est". Pas d'adversité radicale, un parasitage oblique plutôt, qui laisserait être ce qu'il parasite. Etre le corps extatique de son immanéantisation plutôt que sa conscience ai