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Libération
Critique

Faut-il en faire une maladie?

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Les affections psychosomatiques nous aident-elles à nous maintenir en vie?L'analyse d'une clinicienne freudienne.
publié le 21 juin 2001 à 1h19

Pourquoi tombons-nous malades? Et pourquoi de telle maladieÊplutôt que d'une autre? Pourquoi à tel ou tel moment de la vie? En fin de compte, de quoi ­ pourquoi aussi ­ mourons-nous? La réponse à ces questions est le but ambitieux de cet étonnant petit livre qui ne décevra pas ses lecteurs. Il existe une clé, bien sûr, à ce type de compréhension, clé psychanalytique qui possède cependant une spécificité particulière; elle repose sur la maxime suivante: «Nous sommes tous des êtres psychosomatiques.» Les liens qui unissent psyché et soma sont inextricables la vie durant et, fait remarquer l'auteur, ne vont pas sans poser des problèmes philosophiques et éthiques difficiles à résoudre aux deux extrémitésÊdu parcours: chez les foetus et, à l'autre bout, quand l'EEG (électro-encéphalogramme) devient plat... L'une des originalités de cet ouvrage, exemples cliniques extrêmement riches à l'appui, est de situer clairement la théorie psychosomatique à l'intérieur de la métapsychologie freudienne. Contrairement en effet à ce que pense une majorité de psychanalystes, il n'existe pas de prééminence de la psyché sur le soma. Mais l'inverse n'est pas vrai non plus, contrairement à ce que pense, là, une majorité de médecins somaticiens purs et durs. «La psychosomatique englobe la psychanalyse qu'elle déborde du côté de ce qui se joue "hors psyché"», écrit l'auteur dans une belle formule.

Lorsqu'à la fin d'une vie on fait le bilan des accidents somatiques, mineurs ou parfois très graves, qui o