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Libération
Critique

Dans la ville de Fois.

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Sous couvert de polar, le Sarde Marcello Fois poursuit la saga de son Nuoro natal.
publié le 28 juin 2001 à 1h23

Sous couvert de faire la lumière sur un meurtre ou autres assassinats, les auteurs de polars ambitionnent, plus souvent qu'ils ne l'avouent, de dire la vérité sur l'homme (moins sur les femmes, on les connaît..), son milieu familial, sa classe sociale, ses vices et ses vertus... Selon les penchants des uns ou des autres, l'écrivain est doublé ainsi d'un psychologue, flanqué d'un sociologue, morigéné par un moraliste. A cette palette, Marcello Fois rajoute la touche de l'historien: n'est-il pas en train de brosser, livre après livre, le portrait de son bled natal, Nuoro, gros bourg au coeur de la Sardaigne qui depuis des temps immémoriaux hésite entre ville et village pour finalement rester, miraculeusement les deux. Restituant les derniers cent ans de la ville, cette histoire doit être écrite, selon le programme un peu démentiel de Fois, en six tétralogies, c'est-à-dire avec six cycles de quatre romans chacun, où chaque livre couvre un laps de temps de quatre ans. Cela devrait donner, in fine, une sorte de feuilleton historique composé de 24 volumes. Né en 1960, Fois procède par les deux bouts: tantôt c'est à la limite haute du siècle qu'il applique son talent de narrateur, comme dans Sempre Caro (Tram'éditions, 1999) et Sang du ciel (Tram'éditions, 2000), tantôt c'est à la ville contemporaine qu'il se colle, par exemple dans Un silence de fer (Seuil, 2000) ou Plutôt mourir, aujourd'hui traduit.

La règle étant qu'à l'intérieur des cycles, les personnages principaux reviennent