La revue Polar publiée par les éditions Rivages s'arrête. A l'heure où la collection Rivages/noir fête allégrement ses quinze ans, la nouvelle surprend et chagrine: dossiers autour d'auteurs (Highsmith, Hillerman, Van De Wetering, Amila...) ou de thèmes (le Thriller, Histoire et polar, la Province homicide, l'Alcool tue...), interviews, chroniques, numéros spéciaux (Cook, Ellroy, Lebrun, Manchette, Hélèna dernièrement), Polar était une source complète et fiable doublée d'un bel objet, papier glacé et élégante maquette. Explications avec François Guérif, fondateur et animateur de la revue et de la collection.
Pourquoi arrêter «Polar»?
La revue n'était plus viable. ça allait encore quand on en vendait à 1 000 exemplaires, mais les derniers temps ça tournait autour de 600. Un numéro coûtait environ 150 000 F, sur lesquels Rivages perdait 75 000.
Dans quel contexte et avec quels objectifs l'aviez-vous créée ?
Polar est apparue en 1978. A l'époque, plusieurs éléments alimentaient un intérêt pour le genre: les collections Red label (fondée par Guérif chez PAC éditions, où il avait publié des biographies d'acteurs américains, ndlr), Fayard noir, le premier festival de Reims, les critiques d'Alain Dugrand dans Libération, la librairie Le Troisième oeil (fondée par Guérif, rue Montholon, ndlr)... L'ambition était de faire une vraie revue littéraire, qui simultanément revendiquerait le genre populaire certains ont d'ailleurs critiqué le nom, Polar, qu'ils jugeaient «vulgaire» et consa