Qu'ils sortent de nos chapeaux ou des boules de cristal, deux ou trois vedettes de la rentrée voient traditionnellement leur nom circuler aux alentours du mois de juin. C'est le jeu pré- féré des milieux littéraires. L'année dernière, tapage annoncé pour Frédéric Beigbeder (99 F, Gras- set), et come-back fulgurant de Jean-Jacques Schuhl (Ingrid Caven, Goncourt Gallimard). On voyait que Camille Laurens allait rencontrer son public (Dans ces bras-là, Femina POL), de même 1999 devait être tout naturellement l'année Angot (l'Inceste, Stock). Parce que c'est justice, parce que leur heure est venue, ainsi vont certaines consécrations de l'automne: Michel Houellebecq, comme il était prévisible, a dominé la rentrée 1998 (les Particules élémentaires, Flammarion). Parfois, l'inconnu (e) pointe son nez, ainsi Truismes de Marie Darrieussecq était donné gagnant l'été 1996. Jean Rouaud, avec les Champs d'honneur (Goncourt Minuit), a connu un sort comparable, le barouf en moins, en 1990.
Et cette année? Cette année, rien. Pythie en panne. Nul n'ignore que Michel Houellebecq sort un nouveau livre, Plateforme (Flammarion), sur le tourisme sexuel, et qu'il inaugurera la nouvelle émission de Guillaume Durand le 6 septembre. Dire que ce roman va faire du bruit relève de la simple information, ce n'est pas prédire, pas la peine de parier. Le scandale ronronne déjà, Philippe Gloaguen, l'âme du Guide du routard, a manifesté son indignation dans le Journal du dimanche (12 août) et dans un communiqu