Inutile de se demander à quoi ressemble la rentrée littéraire dans les autres pays: il n'y en a pas. Rien qui évoque ce que l'on connaît en France et qui démarre dans la seconde quinzaine d'août, cette avalanche de romans, ce remue-ménage autour de la littérature qui dure jusqu'au début du mois de novembre une fois les prix attribués. Est-ce qu'il en a toujours été ainsi? Questions sur une exception française à Pascal Fouché, historien et éditeur, qui a notamment dirigé, en 1998, l'ouvrage de référence, l'Edition française depuis 1945 (Cercle de la Librairie). Il est l'auteur d'un Céline, à paraître le 5 septembre («Découvertes»/Gallimard).
Depuis quand y a-t-il une rentrée littéraire?
Il y a toujours eu une rentrée littéraire en France, c'est à ce moment-là qu'on a toujours lancé la plus grande partie des romans publiés dans l'année. C'est aussi la rentrée dans tous les autres secteurs de l'édition. On peut dire que l'année commence au mois de septembre. L'événement de la rentrée, c'est évidemment la course aux prix littéraires, qui est un phénomène très français. Et, pour y participer, il faut avoir publié des romans avant le mois de septembre ou octobre.
Cela remonte à la création du Goncourt?
Au XIXe siècle, déjà, on lançait des romans à l'automne. On en lançait aussi au début de l'année, comme on le fait encore actuellement. Mais la création des prix littéraires (1903, le Goncourt, 1904 le Femina, puis le Renaudot en 1926 et l'Interallié en 1930) a cristallisé le phénomène,