Quel lien la littérature entretient-elle avec la publicité? A cette question que chaque rentrée littéraire rend d'actualité, deux jeunes auteurs répondent à leur manière. Né en 1964, Jean-Yves Jouannais décrit dans Jésus Hermès Congrès, son premier roman, les aventures exagérées d'un «écrivain dépourvu d'épaules» mais assoiffé de succès. Née en 1969, Valérie Mréjen publie, deux ans après Mon grand-père (chez le même éditeur), l'Agrume, une histoire d'amour qui finit mal (mais elle avait commencé semblablement), un texte tout en atténuations, comme en perpétuel retrait. Jean-Yves Jouannais fut rédacteur en chef d'Art Press et enseigne l'art contemporain à Paris 8, Valérie Mréjen est vidéaste et tourne son premier film pour le cinéma, mais la littérature est bien leur langage à tous deux et leurs livres sont également étranges et drôles.
En 1997, Jean-Yves Jouannais a publié Artistes sans oeuvres (chez Hazan), essai se présentant comme une «chronique discrète» relatant «les Vies peu illustres d'artistes qui n'ont pas produit d'objets, mais n'en ont pas moins exercé une influence majeure sur leur époque», comme Jacques Vaché qui n'a rien écrit mais sans qui le surréalisme n'eût pas été ce qu'il fut. Le livre est sous-titré I would prefer not to, Je préférerais ne pas, telle étant la phrase que Bartleby, l'écrivain-copiste, répond à son patron dans la nouvelle d'Herman Melville. Avec un esprit proche de celui d'Enrique Vila-Matas, le romancier espagnol (traduit chez Bourgois), J