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Libération
Critique

Tableau Donner.

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Les parents, le communisme, la psychanalyse: Christophe Donner excerce son esprit de vengeance sur l'Histoire en général et la sienne en particulier.
publié le 15 septembre 2001 à 0h49

Ecrire sur la famille est un règlement de comptes à taux d'usure: d'année en année, de page en page, l'écrivain sale la note. Celle de Christophe Donner, au trente-septième livre, n'est pas négligeable. Elle est même, pour reprendre un adjectif qu'il répète beaucoup dans son nouvel ouvrage, l'Empire de la morale, «insensée». Un bandeau publicitaire est fixé autour du livre comme un brassard à l'enterrement: «Le fils du fossile et de la marteau»; c'est écrit «roman», mais c'est bien de Donner et de ses parents qu'il s'agit: l'écrivain présente l'addition à son père communiste et à sa mère psychanalyste, à sa soeur qui l'aurait un jour traité de «suceur de raclures», à la psychanalyse en général et à Freud en particulier, au communisme en général et à Lénine et Trotski en particulier, à Arlette Laguiller, à Alain Krivine, aux gauchistes, à une célèbre chorégraphe de Montpellier qui utilise des fous et des délinquants dans ses spectacles, à une célèbre juge des enfants devenue folle de la messe antipédophile, à l'inconscient qui n'existerait pas, aux musées où la beauté meurt puisqu'elle devient une habitude. 45 ans est un bel âge pour tuer papa, maman, la bonne, etc., et les ouvrages, récits, romans et journaux de Donner sont ainsi: animés par l'esprit de vengeance, titre de l'un d'eux.

De quoi se venge-t-il? Des parents. Des adultes en général. De la violence qui les fascinent et qu'ils s'imposent, de complexe d'OEdipe en révolution prolétarienne: «Cette histoire de violence f