Les romancières n'ont pas de date de naissance au dos de leurs ouvrages, aussi les lecteurs ne peuvent-ils pas savoir que Catherine Lépront a eu 50 ans cette année et le dit volontiers. Les renseignements donnés par les quatrièmes de couverture de ses seize livres sont aléatoires. Au moment où elle publie son premier roman, le Tour du domaine (1983), elle vit près de la Rochelle, elle est mariée et mère de deux enfants. Puis on la retrouve successivement à Bordeaux et à Paris, elle est bientôt conseillère littéraire aux éditions Gallimard, tout en étant, depuis 1997, publiée au Seuil. En réalité, Catherine Lépront est parisienne et n'a fait qu'un tour par la province, «qui n'est pas très accueillante, dit-elle, et cela m'a mise immédiatement en posture d'observateur, j'aurais été intégrée, je n'aurais rien vu.» Au hasard du bazar provincial naissent les intrigues circulaires de ses romans et nouvelles, la Rumeur (son seul titre en «Folio», curieusement), Partie de chasse au bord de la mer, Un geste en dentelles, José Bethléem, à quoi s'ajoute un roman d'amour créole, La Veuve Lucas s'est assise. La voix de la collectivité s'y fait entendre, c'est peut-être un sens de la fratrie, ou encore «la confraternité des groupes de travail»: Catherine Lépront, d'une famille de cinq enfants, a été infirmière à 19 ans, quelque temps. Sa famille, ses amis, lui sont à présent un monde, elle compte autour d'elle «une trentaine de proches, soudés».
Elle est née au Creusot chez ses grands-pare