Nos fantastiques années fric commence sans meurtre ni cadavre. Il y a bien cette fille qui ébouillante son père puis saute par la fenêtre, mais elle s'en sort et cette première scène est impeccable de tension, un bijou d'entrée en matière. Et ça ne mollit pas: deux pages plus loin, on est en juin 1985, aux Renseignements généraux de la préfecture de police de Paris. Deux hommes décortiquent un article qui s'appuie sur l'affaire des «Irlandais de Vincennes» pour mettre en cause le fonctionnement des RG et louer par comparaison la cellule de l'Elysée mise en place par un conseiller du président Mitterrand, François Bornand. Or ce dernier serait l'auteur de l'article... A moins d'un an de l'élection présidentielle, pourquoi vouloir déclencher la guerre entre la police privée de la présidence et les services officiels? Retour à la fille, devenue enquêtrice dans un commissariat du XIXe arrondissement de Paris. Noria Ghozali traite pour l'heure une série de plaintes: à Belleville, des crottes de chiens minées par des pétards explosent au contact des passants.
Entre les puissants et les faibles, entre une affaire d'Etat et une enquête merdique, quel rapport? Le pouvoir, le fric, le sexe, la mort. Car très vite, tout de même, un cadavre: la petite fliquesse tombe sur celui de Katryn, une jeune femme dite sans histoires mais tuée par balle. En fait, elle appartenait à un réseau de call girls de luxe dirigé par Mado, une amie de Bornand, auquel elle fournit les filles qu'exigent son gr