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Libération
Critique

Conflit de canards.

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Rencontre aux Buttes-Chaumont avec Michel Leydier, père de la série «Fils de Flic».
publié le 11 octobre 2001 à 1h14

Moins incongru qu'il n'y paraît, Michel Leydier se met à écrire lorsque, délaissant l'éreintant music business en 1988 (sa boîte fait tourner John Lee Hooker et Luther Allison), il entre comme guichetier à la poste de la place des Fêtes à Paris. Comme si, de l'expédition de lettres inconnues à celle de ses manuscrits, il y avait eu un invisible lien de cause à effet. Il remporte rapidement des concours de nouvelles, «c'est une fenêtre qui explose, la nouvelle», puis en 1992, prend un congé parental qui dure encore, «pour écrire plus sérieusement». Il signe une dizaine de romans «très noirs» pour les grands, et quatre polars pour enfants «plus récréatifs».

«Ma culture, ce n'est pas la littérature classique, dit-il, ni Chandler, je me suis mis à lire tard, à 30 ans. Les gens qui m'ont vraiment marqué sont Dylan, Zappa, au moment où la sensibilité est en plein éveil, ça se grave au burin.» Au Maroc où il est né, en 1957, il grandit sans télévision ni radio, et se fait rituellement envoyer, par sa soeur étudiante en France, Best, Rock & Folk et des disques. Plus tard, il brigue le métier d'ingénieur du son, voire d'arrangeur, et BTS en poche, expérimente le travail en studio. Véronique Samson enregistre son album, il apporte sandwichs au jambon ou pâté-cornichons, «ce n'était pas raisonnable». Il tient une semaine, devient deux ans le road manager du Canadien Plume Latraverse. Et monte son agence.

Comme on dit «sens du rythme», Michel Leydier semble avoir celui de la rupture. C'es