Le 21 septembre 1935, Radio-Barcelone lance un appel aux jeunes gens qui fêtent leurs 18 ans ce jour-là. Trois d'entre eux, Gregori, Pere et Maria, dont les chemins n'auraient jamais dû se croiser, y répondent. Ils vont vivre une étrange aventure, tissage d'amitié et d'amour. Ce sont ces trois destins que raconte le Fil d'argent, un roman très construit mais émouvant.
Gregori a appartenu à une congrégation mariale, c'est un garçon timide et rêveur, fils d'une famille petite-bourgeoise, très peu sûr de lui. Pere (Pierre en Catalan) vient de Ripoll en Catalogne. Aventureux, sportif, hâbleur, il est venu étudier à Barcelone, a vite lâché les livres pour devenir apprenti électricien, milité dans une petite organisation antistalinienne, qui va devenir le POUM (1), puis s'est fait embaucher comme livreur de films dans les salles de cinéma de la capitale catalane. Maria l'orpheline est une belle femme, qui se veut très libre, féministe, libertaire. C'est l'époque où pas mal de jeunes filles à travers l'Espagne commencent à réclamer une autre vie. A peine ils se sont vus que Maria et les deux jeunes types s'aiment. Avec la force et le trouble des sentiments qu'on éprouve quand on a 18 ans. La guerre civile, qui menaçait déjà depuis un certain temps et éclate en juillet 36, moins de dix mois après leur rencontre, va dissoudre le fil d'argent qui lie nos trois personnages. Ils n'ont alors même pas 19 ans.
Pere s'engage dans une milice du POUM, puis, quand son parti est proscrit par les