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Libération
Critique

Galeries Ravalec.

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Premier tome d'un opus qui doit en compter douze, «l'Effacement progressif», entre «Matrix» et «Harry Potter»,plonge dans l'occulte, le virtuel et l'art contemporain.
publié le 1er novembre 2001 à 1h29

Il y a chez Vincent Ravalec quelque chose du facteur Cheval: il est sans complexes. Il a la ferveur de l'autodidacte pour ce qu'il entreprend et ose tout. C'est peut-être ainsi qu'il faut lire le titre de son dernier roman, l'Effacement progressif des consignes de sécurité. Premier volume d'une série de douze romans (le Jeu) dont chacun aura pour contrainte de parodier un genre, l'E.P.D.C.S relève de la catégorie «Mystère et aventures». Il se nourrit de toute une paralittérature, terme qui désigne, en général, cet imaginaire populaire que la littérature générale oublie systématiquement après l'avoir pillé.

L'E.P.D.C.S., sous titré «récit d'une mutation», est le prototype du roman déjanté. L'histoire est assez simple. Louis Dieutre, ex-jeune taulard tombé pour meurtre au cours d'un braquage, a passé sa réclusion à préparer un doctorat d'histoire de l'art. Libéré, il devient le directeur artistique de la Fondation Source dont les actions de mécénat dissimulent des trafics financiers au bénéfice de politiciens. Batman, son ancien codétenu, bien connu, comme on dit, des services de police, l'a installé à ce poste. Le roman débute avec le suicide de Batman et la révélation des activités occultes de Source.

Sur fond de tempêtes, l'E.P.D.C.S. se déroule entre le passage à l'an 2000 et le début du troisième millénaire. Entre ces deux dates saturées de significations apocalyptiques, le livre s'offre comme une chronique de l'année (le casting est énorme) doublée d'un roman initiatique o