Cees Nooteboom était de passage à Paris fin septembre, avant de se rendre aux Etats-Unis où le Jour des morts vient d'être traduit. Le roman sort aussi en Angleterre et en Italie. Il a, bien sûr, été traduit en espagnol, et en allemand, langue dans laquelle l'oeuvre de Cees Nooteboom a énormément de succès.
Le documentariste du «Jour des morts» a le même appartement que vous à Berlin dans les «Chroniques berlinoises».
Berlin a été une surprise pour moi; j'y étais allé plusieurs fois, mais je n'avais jamais pensé y vivre, et puis j'ai reçu une invitation pour un an, j'ai dit oui pour six mois, et, à ce moment-là, les développements autour du mur ont commencé et je suis resté. Je m'étais fait de bons amis, j'avais un toit, celui d'un exilé, Antonio Skarmeta, qui n'était plus là mais laissait cet endroit à l'organisation qui m'invitait, maintenant il est revenu à Berlin en gloire, comme ambassadeur du Chili (1). C'était un grand appartement délabré, je me suis senti bien, il y avait de l'espace, l'espace c'est très important pour travailler. Les Chroniques ont été, je peux le dire après, des croquis, des esquisses, comme en peinture. J'ai loué l'appartement en 1991-1992, jusqu'au moment où je suis parti pour Los Angeles, grâce à la Getty Foundation. C'est là que j'ai écrit le Jour des morts, j'ai amené Berlin dans la Californie ensoleillée, puis, plus tard, en Australie.
«La plupart des vivants étaient aussi inaccessibles que les morts»: est-ce le thème de votre livre?
J'ai écrit ç