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Libération
Critique

Sister Gemmel

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Le «Love song» d'une Australienne, spécialiste des femmes en milieu hostile.
publié le 8 novembre 2001 à 1h33

Elle fait pisser ses héroïnes debout ou les imagine, via l'égouttage d'une pompe à essence, dotées d'un pénis pour «comprendre l'autre bord». C'est-à-dire les garçons, qui sont la grande affaire de Nikki Gemmell, 34 ans, Australienne, se définissant comme l'«anti-Bridget Jones». Ce qui dans sa bouche signifie: «Je ne fais pas de la littérature pour midinettes.» L'une compte ses calories quand l'autre cavale dans ses paysages de bout du monde, mais toutes deux cherchent, désespérément, l'amour.

Le troisième livre de Nikki Gemmell s'appelle justement Love song, et clôt une trilogie entamée en 2000 par la publication de Traversée et des Noces sauvages. Trois romans consacrés à des «femmes en milieux hostiles», parce que ça l'a toujours démangée, la petite Nikki, d'aller voir là où jouent les hommes. «L'Antarctique avec Traversée, le désert avec les Noces, sont des territoires qui leur sont d'habitude réservés, ce sont eux qui écrivent là-dessus, les espaces inconnus... Je voulais leur adresser une réponse sexuelle.» Dans Love song, l'ailleurs s'appelle Londres, Grande-Bretagne ­ cette «île bondée nichée sous les nuages et continuellement aspergée par un océan froid». C'est là que Nikki Gemmell a posé Lillie, jeune fille exilée, bannie de sa communauté ultrareligieuse pour cause de secrète infamie, et qui loin de son Australie natale écrit, pour son enfant à naître, son histoire à elle. Une histoire d'amour et de choix douloureux. Forcément. Comme «Isabelle Eberhardt, Katherine M