Agrippine, l'éternelle ado en crise, concentré ahuri de mauvaise foi et d'exubérance, déboule à la télé. Evidemment, rien ne va. «Ma mère ne me filtre pas, le lycée c'est Fleury-Mérogis et côté Raymond, c'est tocsin-ginette», résume-t-elle avachie dans le canapé parental, téléphone fixe dans une main, portable dans l'autre. Les accros des albums de Claire Bretécher auraient tort de se méfier. Cette Agrippine est aussi gravement irrésistible que celle de la BD. Réunie autour de Franck Vibert, le réalisateur, une équipe de scénaristes et de graphistes a réussi un travail à la fois créatif et fidèle à l'oeuvre de Bretécher qui, elle, s'est contentée d'applaudir au résultat: 26 histoires inédites de 26 minutes, diffusées les lundi, mardi, jeudi et vendredi jusqu'à Noël.
Tout est là: moues, poses, mimiques retranscrites par une animation succincte mais efficace, crises de nerfs, de larmes et de rires mises en musique pétaradante par les portugaises ensablées. Ce soir, Agrippine rentre en dépression. Sa copine Psyché Chia a fait une TTS («tentative de tentative de suicide»), du moins c'est ce que dit «la nièce recomposée du demi de sa soeur». Dans les prochains épisodes, notre «giga pouffe» de 16 ans rencontre son «ancêtre» Zonzon, fait une tentative d'indépendance en investissant 13 minutes 26 secondes une chambre de bonne au sixième, embrouille son «Papoute adoré» et sa «Meur», traînasse un peu partout avec ses inséparables Bergère et Modern, mais n'utilise toujours pas sa «trous