Contrairement à ce que pourrait suggérer leur nom, les Nouveaux Puritains ne sont pas les représentants d'un néo-fondamentalisme religieux. Aucun rapport avec la secte protestante anglaise du XVIIe siècle. Leur foi réside dans la littérature. Ou plutôt une certaine idée de la fiction. «Nouveaux Puritains» est simplement l'appellation qu'ont choisie quinze auteurs britanniques d'entre 25-40 ans (nés pour la plupart dans les années 70) qui se sont regroupés autour de Nicholas Blincoe et Matt Thorne pour composer un recueil de nouvelles conformément à dix principes (épure stylistique, prose uniquement, correction grammaticale, etc.). A l'instar des cinéastes danois du Dogme. Clin d'oeil: le titre de l'ouvrage collectif, All hail the new puritans en version originale, est directement inspiré d'une chanson du groupe new wave des années 80, The Fall. Une façon pour ces écrivains de dire leur attachement aux ponts qui existent entre écriture et culture pop. Culture musicale, surtout: Alex Garland ou Blincoe ont contribué à une anthologie liée à la techno, Disco Biscuit (Alpha Bleue, 1997); Geoff Dyer est l'auteur de Jazz Impro (Joëlle Losfeld, 1991), petits portraits imaginaires de grands jazzmen.
Outre-Manche, l'establishment littéraire n'a accordé aux Nouveaux Puritains qu'un crédit relatif. Will Self dit «ne les avoir jamais lus» et Zadie Smith, l'auteur de Sourires de Loup, avait refusé de participer au projet. Qu'importe, le recueil recèle des petites perles, précieuses et moin