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Libération
Critique

Au bout du Bouthan

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De l'ex- Kamputchea au Bouthan en passant par les Moluques, un atlas à la fois guide de voyage, dictionnaire et livre d'histoire.
publié le 22 novembre 2001 à 1h42

Où, diable, se situent les Moluques? En quel Dieu croient les Moluquiens? Que cultivent-ils? Poursuivant le périple qui, d’un excellent atlas des peuples l’autre, lui font arpenter le monde d’ouest en est, le géographe Jean Sellier (digne fils de son père André), publie l’Atlas des peuples d’Asie méridionale et orientale. Et nous dit tout sur les Moluques, ces îles indonésiennes, à l’ouest de la Nouvelle-Guinée, au nord du Timor, où les autochtones ont l’honneur et l’avantage de cultiver la girofle (à Ternate et Tidore) et la muscade (sur les îles Banda). Ces épices et leur marché juteux n’ont évidemment pas échappé à la colonisation. On mesure, sur une carte, l’étendue des «Indes néerlandaises» dont firent partie les Moluques, et comme dans cet ouvrage le texte le dispute aux cartes, c’est le tout à l’appui, que l’auteur explique «la propagation de l’Islam» à partir de Malacca dans toute la péninsule malaise, puis Sumatra, Java, Bornéo, les Moluques sont atteints au XVe siècle. Jean Sellier n’emploie pas le mot «propagation» pour parler du christianisme. Quand les Portugais s’emparent de Malacca en 1511, ils ont tôt fait de gagner les Moluques, de faire commerce des épices et «d’imposer le christianisme y compris par la force». Plus tard les Hollandais chasseront les Portugais. Mais l’atlas évoque davantage ces gros colonisateurs que furent les Anglais et les Français dans bien des coins d’Asie. Aujourd’hui, on est musulman au nord des Moluques, chrétien au sud. Les Moluque