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Libération
Critique

A l'heure algérienne

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La guerre d'Algérie racontée à la jeune classe.
publié le 29 novembre 2001 à 1h46

Voici un album qui pourrait aider de nombreux grands-pères, anciens combattants d'Algérie, à raconter une part douloureuse de leur vie à leurs petits-enfants. A la fois livre d'images, court roman et récit historique, Midi pile, l'Algérie réalise un véritable tour de force. Il ne laisse rien dans l'ombre, abordant tous les sujets douloureux. La torture, le colonialisme mais aussi le drame des pieds-noirs et l'angoisse des militaires. Un livre profondément compatissant et qui évite, parfois de justesse, de tomber dans la mièvrerie.

Deux talents se sont joints pour y parvenir. L'ancien journaliste Jean-Pierre Vittori, auteur de deux livres de référence, On a torturé en Algérie et la Vraie histoire des appelés d'Algérie (1). La publication du premier en 1980 avait été un choc. Il y retraçait, à la première personne, l'expérience d'un militaire devenu tortionnaire (Libération du 29 novembre 2000). Le dessinateur Jacques Ferrandez connaît bien l'Algérie: il y est né en 1955 et a consacré plusieurs albums de BD à son histoire coloniale, Carnets d'Orient (2). Il se consacre aussi à des carnets de voyage: Istanbul, l'Irak et dernièrement le Liban. On retrouve dans Midi pile, l'Algérie son trait réaliste et coloré. L'histoire est un aller-retour permanent entre hier et aujourd'hui, ici et là-bas. Une construction un peu complexe qui pourrait dérouter les lecteurs les plus jeunes.

Des enfants constatent qu'un vieil homme s'est installé sur leur «territoire», un terrain vague proche d'un