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Lectures pour pouce.

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Les ouvrages pour tout-petits sont-ils stérilisés par des psys compétents, ou faut-il les faire bouillir soi-même? Enquête.
publié le 29 novembre 2001 à 1h46

Les pédopsychiatres les plus récents sont formels: on peut faire la lecture à un bébé dès six mois. Il manifeste alors son intérêt de façon irréfutable: «Son oeil devient vif, il bave, fait de grands mouvements avec les bras», c'est Marie Bonnafé qui l'écrit dans les Livres, c'est bon pour les bébés (Calmann-Lévy, 1994). Il existe même un Salon des bébés lecteurs depuis 1987, à Quétigny, près de Dijon. Pire, il semble que la privation de livres et de récits au moment de l'apprentissage du langage risque d'endommager la carrière de votre futur énarque. C'est pourquoi Montreuil organise, cette année, une série de rencontres et d'animations autour du livre pour la petite enfance, sous les auspices de l'association Acces (Actions culturelles contre les exclusions et les ségrégations), fondée par René Diatkine et Marie Bonnafé en 1979, et sous la houlette effective du pédopsychiatre Patrick Ben Soussan et d'Evelio Cabrejo-Parra, psychanalyste et linguiste, membre d'Acces.

Tous ces auteurs invitent à mettre très tôt en contact les tout-petits avec la lecture. En effet, même s'il n'est pas encore capable de commenter Ulysse tout seul, il ne faut pas croire que le bébé ne comprend rien. Il perçoit très bien les intonations de la lecture et la musique des mots. Il est sensible aux formes, aux rythmes, aux couleurs. Evelio Cabrejo-Parra rappelle d'ailleurs, en introduction à la Bibliographie Petite enfance qui sera en vente au Salon et permettra aux parents de faire des choix judicieux