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Libération
Critique

Bien naître

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Où on commence à s'occuper de la «bientraitance» des enfants.
publié le 3 janvier 2002 à 21h34

Le pédiatre et psychanalyste anglais Donald Winnicott avait, il y a cinquante ans, réfléchi à une question centrale en psychologie de l'enfant, celle de tenter comprendre comment un individu qui devient parent peut se comporter de manière «acceptable». Il avait ainsi proposé le terme de «mère suffisamment bonne» («good enough mother») pour faire passer l'idée qu'être une mère parfaite, ça n'était pas possible, mais qu'en revanche on pouvait tenter d'être «good enough» (ceci valait, bien sûr, aussi pour le père). Existerait-il, en somme, une recette pour «bientraiter» nos chers petits?

Depuis ce message, pédiatres, psys de tout poil et travailleurs sociaux travaillent le sujet, la clinique quotidienne montrant de manière, hélas, répétitive des déclinaisons multiples de maltraitance de bébés et d'enfants (perpétrés par les parents mais aussi par les professionnels), «faits divers» que les médias relayent à l'envi. Des dizaines de livres se sont attelés au sujet de la maltraitance. Mais, bizarrement, sur son «envers» (son antidote), la «bientraitance», on ne trouvait presque rien. Le mot même est un néologisme en français, inconnu du dictionnaire (même du récent Grand Robert).

Deux livres accessibles au «grand public» viennent avec bonheur combler cette lacune. Le premier reprend les communications d'un colloque où nombre de spécialistes mondialement connus (dont le charismatique pédiatre américain, Brazelton) se sont exprimés. Comme le remarque la psychologue Danielle Rapoport d