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Libération
Interview

Crime catalan

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Rencontre avec Andreu Martin, spécialiste du roman noir barcelonais, toujours sur le fil du rasoir.
publié le 10 janvier 2002 à 21h38

Dans la Barcelone préolympique du début des années 90, une prostituée est égorgée puis une autre, et encore une autre.. Un serial killer serait-il en train de terroriser la capitale catalane? L'Homme au rasoir ne se contente pas de raconter platement ces faits divers. Changeant continuellement de point de vue, commençant par celui du fou qui manie le rasoir, puis continuant en endossant celui d'une de ses futures victimes, puis du commissaire qui enquête, détaillant une émission de télévision sur les serial killers, Andreu Martin élargit la perspective. De proche en proche, nous nous apercevons que toutes sortes de drames se nouent dans l'espace horrifique créé par ces assassinats à répétition. On croise des Barcelonais de tous âges, de tous sexes et de toute condition, des pauvres, des riches, des travestis, des policiers, des enfants de la guerre civile, d'autres de la société de consommation. Tous, comme la ville qui change, ont perdu tout repère. C'est avec un brio étourdissant que, dans ce roman publié en Espagne il y a presque dix ans, Andreu Martin nous mène jusqu'au bout de nos angoisses.

Il nous fallait rencontrer cet écrivain dont nous avions déjà pu apprécier Jésus en enfer, Prothèse, Barcelona Connection (en Série noire) et Un homme peut en cacher un autre (au Seuil). Un romancier qui vit moins de ses séries noires souvent très dures que grâce aux histoires de détectives pour la jeunesse qu'il a également signées: la série «Flanagan» et «Vampire malgré moi», des b