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Libération

Tom Hart.

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33 ans. Son héros Hutch Owen est un Dilbert terroriste.
publié le 24 janvier 2002 à 21h47

Lui, dit-il, c'était plutôt l'autre bande. Il y avait ceux des éditions Fantagraphics (Burns, Clowes, Cooper, Kaz, Joe Sacco, Ware, Woodring) et «l'autre» bande de Seattle, moins connue en France, à part peut-être Jason Lutes dont le très beau Berlin vient de sortir au Seuil. Son héros, Hutch Owen, jeune homme vêtu d'un bonnet de rappeur et d'une barbe de trois jours, a le capitalisme en haine et Les actions explosent, dernier volume paru de ses aventures, nous le montrent dès la première page en train de mettre le feu à un building de la «Stock market Company». Hutch Owen rappelle beaucoup Dilbert, mais là où Scott Adams réussit une critique en profondeur par l'absurde, Tom Hart préfère le discours didactique . On voit donc Hutch Owen aux prises avec le monde du bureau où «tout tourne autour du fric ou de l'accouplement». Ses amis ne le réconfortent guère non plus, ce sont des hackers qui se croient anars parce que «ce sont peut-être les "bouffons" qui mènent le monde, mais c'est nous, les "informatheux" qui divisons et distibuons le pouvoir.» Livre engagé, Les actions explosent s'achève sur le 11 septembre. Tom Hart s'exprime d'abord dans un assez long texte: «Les Américains aiment à dire qu'ils ont changé pour de bon, (..) que l'Amérique est plus introspective, que "nous ne redeviendrons jamais aussi matérialistes", etc. Cela, je n'y crois pas.» Plus loin, il fait conclure à son héros: «J'ai toujours dit que l'empire des Etats-Unis devrait bien tomber un jour, que ce pays