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Libération
Interview

Winshluss, robot comme un Dieu.

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publié le 24 janvier 2002 à 21h47

Winshluss n'était guère connu jusque-là que des lecteurs du magazine Ferraille ou de ceux qui avaient repéré en 1999 ses 7 Façons d'en finir avec l'humanité et son Super Négra. Mais, avec trois albums exceptionnels en moins de six mois, plus moyen de lui échapper, et c'est tant mieux. Winshluss a 31 ans, un sweat-shirt maigre et des lunettes carrées. Il partage sa vie entre le Sud-Ouest et Paris, joue dans un groupe indé nommé Shunatao et travaille lentement, c'est lui qui le dit: «ça permet de mûrir des trucs.»

Winshluss n'est donc pas américain, contrairement à ce qu'on pourrait croire en lisant Pat Boon: «Happy end», histoire émouvante et graveleuse d'un petit bonhomme à qui rien ne réussit, il est français. Pat Boon cherche l'amour auprès de Peggy, qui cherche la gloire auprès d'un pornographe. C'est l'Amérique des années 1940-50, celle des Merrie Melodies, en plus noir et plus tremblé (les personnages sont des canards, des cochons, des chiens), où l'on croise entre autres Kluk et Klux, couple raciste et sexophobe. Notre héros apprendra à ses dépens que rien ne sert d'être fleur bleue. Welcome to the Death Club rassemble une série de contes avec M. Mort en personne et son fils, lequel essaie en vain d'être un ange gardien. Hélas! inutile de lutter contre soi, même la Mort doit s'accepter. Quant à Monsieur Ferraille, réalisé avec Cizo, spécialiste du graphisme informatique, c'est la grande oeuvre «tout en couleurs» des compères: après avoir raconté la vie de «the Monsieur