Les mesures adoptées dans certaines régions, depuis 1998, pour aider les familles dans l'acquisition des livres scolaires, ont le plus souvent porté préjudice aux libraires. C'est ce que fait ressortir une enquête CSA-TMO, commandée par le Syndicat national de l'édition (SNE).
Quatre régions se sont, à ce jour, engagées dans des systèmes de financement des manuels pour les lycéens. Trois d'entre elles (Centre, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Ile-de-France) ont choisi le principe d'une intervention indirecte, passant par les établissements scolaires: dotés de crédits spécifiques ceux ci achètent eux-mêmes les manuels pour les prêter à leurs élèves, qui doivent les rendre en fin d'année. Mais cette «gratuité» a des revers sévères. D'après l'étude (menée en novembre 2001 auprès de 151 libraires), les lycées ont en effet concentré leurs achats sur un mince nombre de fournisseurs, recourant largement aux grossistes: 35 % des libraires, seulement, ont été touchés par un appel d'offres, et un libraire sur cinq a été retenu. Conséquence, en Ile-de-France: la moitié des libraires ont enregistré une diminution de leur chiffre d'affaires sur les manuels scolaires en 2000-2001 alors que cette proportion n'était que de 15 % l'année précédente. Un tiers d'entre eux (32 % au lieu de 23 %) se retrouvent également en baisse sur leurs ventes de dictionnaires et de matériel parascolaire. Dans les régions Centre et Paca, où le système est plus ancien, on avait déjà constaté la même tendance, qui s