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Libération

Les premiers «Désordres» du Serpent à plumes

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publié le 7 février 2002 à 22h04

Humour grinçant et regard acéré sur fond de déliquescence urbaine, l'Ongle, de Laura Hird, inaugure la collection «Désordres» du Serpent à plumes. Pas du polar à proprement parler, mais des textes assimilables à la littérature noire, selon le principe que décrit Laurence Viallet, en charge de ce projet: «Les auteurs de "Désordres" proposent une vision ultra-réaliste d'un monde conflictuel, désolé, ils braquent leurs projecteurs sur des mondes interlopes, des personnages marginaux.» Avec cette spécificité: «Le désordre est aussi formel: ces auteurs détournent les codes littéraires, bousculent la narration, la syntaxe, donnent à entendre avec vivacité une langue parlée, et même parfois vernaculaire.» Dans le sillage de Laura Hird, Ecossaise de 36 ans, seront-ils forcément anglophones et débutants? «Seules les thématiques abordées et la forme constituent des critères. Mais comme la collection s'attache essentiellement à mettre en lumière des auteurs inédits ou encore marginaux en France, ces derniers seront parfois "jeunes". "Désordres" est avant tout un laboratoire d'expériences.» Pour l'heure, une parution annuelle de cinq titres est prévue. L'Ongle, recueil hard et drôle de dix nouvelles, décline autant de façons de sombrer, de pensées meurtrières en passages à l'acte. C'est la working girl déboussolée par l'apparition d'une protubérance (à l'ongle, donc), c'est la gamine folle de son prof de piano pédophile, le locataire inconsolable de sa caution retenue par le propriétair