La vie de Ram Karan, fonctionnaire de l'Education nationale, est devenue un enfer. Non seulement il est menacé de mort par les sbires du BJP (le parti fondamentaliste hindou), mais sa fille Anita, qui vit chez lui avec sa propre fille Asha, âgée de 10 ans, le maltraite: elle jette ses médicaments et l'enferme dans sa chambre. Pourtant, le personnage central d'Un père obéissant n'inspire pas la pitié. C'est un personnage particulièrement antipathique qui exerce, avec un mélange de complaisance, de lâcheté et de sadisme, le métier de collecteur d'argent noir pour le BJP. C'est aussi un prédateur sexuel qui, il y a vingt-cinq ans, a violé sa fille Anita, alors âgée de 12 ans, et essaie de recommencer avec sa petite-fille. L'histoire, racontée par Ram à la première personne, devrait être tragique; pourtant, on n'est pas totalement convaincu. Le lecteur devra attendre le dernier chapitre pour que l'histoire lui saute à la figure.
Après la mort de Ram, ce qui reste de la famille est réuni pour la première fois depuis vingt-cinq ans: Anita, mais aussi Rajesh, le frère, un monstre de lâcheté, de cupidité et d'égoïsme. Et Kusum, la soeur, expédiée par sa mère chez une tante pour échapper au père. A Kusum, la vie a tout donné: des études supérieures, un mari américain et aimant, une petite fille adorable. Mais, à l'heure des règlements de comptes familiaux, quand ce qui n'a jamais été dit ne peut plus être tu, la douleur, l'amertume et la culpabilité font une bombe à retardement qui n'